Les médias s'intéressent à une "Une affaire d'État" remontant à 1993. Un filou patenté s'était fait rouler dans la farine à l'occasion de son accession à des responsabilités politiques. Pour devenir Ministre de la Ville il céda ses "actifs", dont le groupe ADIDAS, qui furent acquis par des investisseurs représentés par le Crédit Lyonnais. Un consortium de réalisation (CDR), structure publique, géra l'héritage douteux de cette banque, nationalisée en 1982 avec le succès que l'on sait. (F : 130 milliards de pertes). Le CDR devint ainsi propriétaire du groupe ADIDAS qu'il revendit 385 millions (€) de plus que payé à Nanard. Ce dernier, pas content, lui chercha des noises. Grâce à un tribunal arbitral il obtint le remboursement de 403 millions (€), dont 45 de dommages et intérêts. Le Crédit lyonnais était coutumier du fait. Il utilisa aussi la MAAF comme faux-nez, chargée du portage des junk-bonds de la compagnie d'assurance, Executive Life, ce qui valut à la MAAF quelques ennuis avec la justice de l'État de Californie.
Après avoir courtisé successivement des gouvernements de gauche et de droite, notre Nanard national vient d'être mis en examen pour "recel d'escroquerie en bande organisée" par le procureur d'une république gouvernée par la Gauche. Un ancien haut magistrat est dans le même cas.
Nous avons eu ici des pionniers dans le système du "portage" de biens plus ou moins bien acquis par un CDR postiche : l'ASLDS en l'occurrence. Son ancien "chef de bande" voulait, lui aussi, accéder à un destin politique. Il fut un peu plus astucieux que Nanard. Il est réputé être "non-inscrit", vaguement soutenu par l'UMP, à la tête d'un conseil municipal sans groupe d'opposition. Pour satisfaire son ambition, il n'a pas risqué son patrimoine mais, par deux actes notariés apocryphes du 13/02/1991, escamoté la totalité de celui, collectif et indivis, des 400 propriétaires du Domaine de Santeny qui lui faisaient confiance. Dans la perspective d’une cession ultérieure à la commune, il acquit discrètement et gratuitement de l'aménageur leurs équipements sportifs collectifs qui devinrent la propriété de l'ASLDS, personne morale chargée de leur défaisance, dont il était président. La majeure partie des équipements collectifs échut en même temps à la commune dont il allait être élu maire. La puissance publique en est restée reconnaissante et lui assure une impunité qu'aucun procureur d'un quelconque gouvernement ne remit en question avant que le dernier en place, un peu forcé, ne transmette une plainte au Doyen des juges d'instruction du TGI de Créteil qui ne semble pas pressé de s'en occuper. La valeur estimée des biens immeubles détournés est de 30 millions (€). Ce montage frauduleux fut précédé d'un "arbitrage" confidentiel apparaissant dans un extrait du compte-rendu de la réunion du conseil municipal qui, le 16 janvier 1991, a "Vu" un accord intervenu entre le maire (Mme CASTETS) et Bréguet par lequel ce dernier accepta de vendre gratuitement à la commune : le groupe scolaire, les logements de fonction, les espaces verts, les VRD, les équipements d'assainissement collectifs et autres dont "Le coût de ces biens a été inclus par la SOCIETE VENDERESSE dans le prix de vente des immeubles à usage privatif" du Domaine de Santeny. Au mépris des textes (article L 318-3 du code de l'urbanisme) qui exigent l'accord unanime des propriétaires intéressés, Monsieur GENDRONNEAU, de son seul chef, a "certifié sincère et véritable" le plan parcellaire - annexé aux actes de 1991 - fixant le périmètre des immeubles partagés entre la commune et l'ASLDS après qu'ils aient été conservés par Bréguet pendant 20 ans. Il a expliqué à la Commission d'accès aux documents administratifs que l'accord "Vu" par le conseil municipal était "oral". Ni "Vu" ni connu, pas de traces écrites, le préfet n'a rien trouvé à redire lors de son contrôle de légalité de la décision du Conseil municipal.
Plus fort que ce "pauvre" Nanard qui se débat depuis 18 ans et vient d'être mis en examen pour avoir tenté, par des moyens présumés illicites, de récupérer ce qu'il affirme être son dû, alors que notre "Chef de bande organisée", après avoir détourné frauduleusement les biens de ses mandants au profit d'une collectivité territoriale et d'un pseudo CDR, coule des jours heureux à Santeny.